Cette année pour la première fois, les membres de notre association se sont rendus au-delà du tristement célèbre Rideau de Fer. Comme tout voyageur, nous en avons ramené de nombreux clichés mais également une multitude de réflexions.

Venant de Nuremberg qui servit jadis à la propagande nazie, il nous fallut une heure et demie pour franchir la frontière germano-thèque. C’est déjà deux fois plus rapide qu’au temps du régime communiste ! Néanmoins pour un touriste, 90 minutes, c’est encore trop. Alors, pourquoi un si long arrêt ? A priori, on pourrait penser pour des vérifications d’identité. Eh bien non ! Pas une seule fois au cours de ce circuit, on ne nous a demandé nos passeports ; pourtant nous avons franchi les frontières belges, allemandes et tchèques à l’aller comme au retour. Ce temps fut tout bêtement perdu pour acquitter des droits de transit, pour obtenir ces  " tampons " sur nos feuilles de route qui nous autorisaient à passer !

Dès les premiers kilomètres parcourus en Tchéquie, nous nous sommes vite rendus compte de la différence avec l’Allemagne : moins d’opulence, moins de propreté, des usines vétustes ou désaffectées… A l’inverse, Prague n’a rien à envier à nos villes occidentales : un cœur piétonnier, un métro, de grands chantiers, et une multitude de touristes. Il est vrai que le cachet de la ville est magnifique grâce à sa position sur Vltava et à ses innombrables monuments baroques. A noter que les guerres et les régimes successifs ont eu l’intelligence de préserver ce patrimoine inestimable.

A la sortie de la capitale, nous retrouvons de nouveaux signes de pauvreté : la prostitution le long de l’axe vers Dresde, des routes au revêtement en béton…

Arrivés à Dresde, un de nos passagers nous expliqua qu’il avait entendu, début 1945, de son camp de prisonnier à 80 kms de là, les bombardements alliés sur cette ville. Cela nous a suffi pour comprendre pourquoi au milieu d’une architecture moderne se perdent quelques bâtiments à l’allure anachronique.

Nous avions choisi de loge à Postdam, ceci afin d’éviter Berlin, qui, le jour de notre arrivée, recevait la Love Parade. Postdam, l’ex-capitale de la grande Prusse de Frédéric le Grand fut en 1945 le cadre de conférences qui scellèrent le sort de l’Allemagne

Berlin ? Une ville immense, 80 kms de diamètre, de larges artères verdoyantes, des chantiers partout et seulement quelques bouts du célèbre mur. Si nous n’avions pas eu à nos côtés la présence de guides, il nous eût été difficile de préciser de quel côté du mur nous étions. On peut même penser que d’ici 10 ans la génération née au lendemain de la chute du mur aura du mal à se faire une représentation de cette atrocité.

La dernière étape avant notre retour en France se fit à Münster, jolie cité dont l’architecture fait penser à la Hollande toute proche. C’est dans cette ville universitaire que Raïssa Gorbatchev choisit de subir les derniers traitements contre une maladie qui allait l’emporter. Imaginer que l’épouse de l’ancien n°1 de la grande URSS se fasse soigner à l’Ouest, tout comme les meilleurs cardiologues américains viennent au chevet de Eltsine, voilà autant de détails qui montrent qu’une page est tournée…

Un an d’existence pour notre association et que de chemin parcouru pour ceux qui, débutants l’an dernier, se retrouvent en 2^ème niveau cette année ! La "danse sportive de salon " connaît un engouement extraordinaire en France, mais est présente depuis longtemps en Belgique. C’est là, à l’école de Courtai, que nos deux professeurs Chrysis et Xavier sont inscrits. C’est donc à Bruges que nous les avons soutenu lors des compétitions l’an dernier, et que nous avons été émerveillés par le championnat d’Europe de tango argentin. Nous avons aussi assisté à un spectacle de démonstration de ces écoles belges à la salle Balavoine à Arques : ahurissant de vélocité et de synchronisation, surtout la chorégraphie du groupe de jeunes de moins de 10 ans à 18 ans !

Nous n’en sommes pas là, mais nous progressons. Les quarante membres actuels, dont deux enfants, ne se débrouillent pas mal : slow-blues, rock, jive, cha-cha-cha, mambo, pasodoble, quick-step, rumba, valse viennoise, valse lente…, autant de pas de base à apprendre et de chorégraphie à retenir (et la mémoire, c’est là le hic !).

Un seul regret toutefois, parmi les nombreux calaisiens, zutkerquois, polincovois… Nous nous sentons un peu seuls, alors avis à tous les recquois : venez vous divertir et transpirer en bonne compagnie, vous ferez l’admiration de vos proches lors des mariages ou des soirées auxquelles vous participerez !